DESCHAMPS EN PLEIN BROUILLARD !
Une fracture avec l'ère Gerets
Un titre de vice-champion de France, une équipe qui surfait sur une vraie dynamique, une grosse cote auprès des supporters, une communication appréciée par la presse : Eric Gerets a quitté Marseille par la grande porte. Et pour lui succéder, Didier Deschamps a opté pour une vraie facture. Pour ne pas rester dans l'ombre de l'entraîneur belge, l'ancien capitaine des Bleus a d'abord procédé à un large remaniement de son effectif. Présents lors du coup d'envoi de la saison 2008-09, Civelli, Zubar, Ziani, Zenden, Cana ou encore M'Bami ont disparu. D'autres sont restés sur la Canebière mais en perdant leur statut. Ainsi, Hilton, Valbuena et Ben Arfa, tous très appréciés par Gerets, n'ont pas les faveurs de Deschamps. Les deux derniers cités pourraient même quitter le club lors du Mercato. Bilan des opérations, cet OM 2009-10 n'a presque plus rien à voir avec son prédécesseur. Et s'il a perdu de nombreux cadres, le club a surtout renoncé à ses automatismes et à ses acquis des deux dernières années.
Un recrutement pas encore convaincant
En allant chercher Lucho à Porto pour 18 M€ (une somme qui pourrait grimper à 24 M€ en fonction des éventuels bonus), Didier Deschamps pensait avoir trouvé la pierre angulaire de son équipe. Souci, l'Argentin n'a pour l'instant rien à voir avec le maître à jouer espéré. En manque de rythme après une longue blessure la saison dernière, l'ancien joueur de River Plate brille surtout par sa lenteur et ses blessures à répétition. Et ses rares éclairs ne suffisent pas à masquer ses carences. A ses côtés, les autres recrues n'ont pas non plus le rayonnement attendu. Heinze, Diawara, Cissé et Mbia ont tous plus ou moins déçu. Quant à Rool et Morientes, on se demande encore ce qu'ils font là. Finalement, seul Abriel aura été le bon coup de cette première partie de championnat.
Une erreur de casting en défense ?
Sur le papier, l'association Diawara-Heinze avait fière allure. Problème, il n'aura suffit que de quelques matchs pour se rendre compte que les deux joueurs ne sont absolument pas complémentaires. L'ancien Bordelais, qui a connu un mois de septembre très difficile, semble revenir à un niveau plus honorable. Mais aux côtés de l'Argentin, il n'est pas toujours convaincant. Il faut dire que l'ancien du PSG et du Real Madrid pose souci par son placement souvent trop bas et son manque de vitesse. Didier Deschamps a bien évidemment conscience de cela et il a poussé Heinze sur le côté gauche pendant quelques matchs, relançant Hilton dans l'axe. Mais depuis quelques semaines, il a fait machine arrière et continue de faire confiance à la ligne Bonnart-Diawara-Heinze-Taiwo.
Un secteur offensif défaillant
Avec Mamadou Niang, l'OM possède évidemment un attaquant de grande valeur. Mais en l'absence du Sénégalais, les rouages de la machine marseillaise ont tendance à grincer. Titularisé à quinze reprises en L1, Brandao n'a rien du serial-buteur attendu par les supporters du Vélodrome. Au même titre d'ailleurs que Koné. Conscient du risque de cette « Niang dépendance », Deschamps souhaitait recruter un attaquant cet été. Et c'est Morientes qui a débarqué lors du Mercato. Si le nom est évidemment ronflant, le niveau de jeu de l'ancien joueur de Valence est lui insuffisant. Reste donc à rectifier le tir lors du mois de janvier. Ce qui s'annonce d'ores et déjà compliqué…